Révolution de palais à Modène (décembre 1775)

Le jeune Hercule III d'Este, 34 ans, duc de Modène depuis 1770 a été renversé par sa jeune soeur Marie-Fortunée d'Este suite à une révolution de palais. Pour bien comprendre cet épisode des plus rocambolesques, il faut revenir sur l'histoire récente de ce petit duché italien qui était d'un soutien diplomatique sans faille auprès du roi d'Espagne Charles IV. Son économie basée sur l'export de barils de vin Colli Bolognesi n'avait que comme destinataires des villes espagnoles. Les tensions entre l'Espagne et l'Alliance des Pays Italiens du Nord devenaient de plus en plus vives, et les rumeurs de guerre entre les puissances antagonistes inquiétaient depuis plusieurs mois les habitants de Parme, Plaisance tout comme ceux de Modène qui eux commençaient à douter de l'intérêt d'un alignement sur la politique pro-espagnole car voyant déjà leur région transformée en futur champ de bataille. Le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Amédée III vit une opportunité de diversifier l'économie modénane par l'envoi du grand banquier florentin Girolamo Paganelli afin aussi de développer une certaine influence économique sur le duché. La faillite du parmesan Enrico Emmanueli accéléra les choses. L'influence économique du Piémont-Sardaigne fut telle que bien des personnages de la petite cour modénane commençait à ne plus guère porter Hercule III dans leur coeur, adoptant des positions pacifistes et pro-piémonto-sarde lors de salons. Ils voyaient dans le fait que le duc n'ai pas d'enfant une certaine légitimité à le détrôner. Un émissaire du royaume de Piémont-Sardaigne, son excellence Girolamo Luigi Malabaila di Castellinaldo entama donc des pourparlers avec Marie-Fortunée d'Este afin de secrètement ourdir un complot avec quelques uns de ses fidèles les plus téméraires. Réputée ambitieuse, l'héritière modénane avait épousé Benoît de Chablais-Bragance, cousin de l'actuelle reine de Portugal Marie Ière de Bragance (interdit de séjour dans le duché par Hercule qui voulait éloigner le couple, en vain), et la jeune Marie-Fortunée avait ainsi peu à peu épousé également les convictions politiques pro-nord-italiennes de son mari. Le but était donc pour Marie-Fortunée de renverser son frère aîné Hercule, l'exiler et donc lui garantir la vie sauve, et de devenir duchesse de Modène avec l'appui de la noblesse frondeuse et du roi Victor-Amédée. Mais l'influence piémonto-sarde sur Modène qui a directement conduit Marie-Fortunée pourrait sceller l'avenir du duché qui serait annexé bon gré mal gré au royaume de Piémont-Sardaigne.
Marie-Fortunée se retrouve donc duchesse de Modène tandis que Hercule a été probablement exfiltré vers un pays étranger.

Note du MJ : Je tiens à préciser que cet épisode relève du système des influences expliquées dans les règles :
http://www.alliance-jeu.fr/wiki/index.php?title=CHAPITRE_X_:_LA_DIPLOMATIE#A.29_Influences_culturelles_et_.C3.A9conomiques
Tout a été fait dans les règles, l'influence économique du Piémont-Sardaigne ayant été de 75% sur Modène et le roi Victor-Amédée III ayant agi en connaissance de cause.
Le caractère des protagonistes de l'histoire ainsi que le mariage luso-modénan ne sont en aucun cas les causes de cette révolution de palais, cela a été purement et volontairement imaginé par le MJ pour fournir aux différents participants de ALLIANCES une histoire de roll play des plus réalistes. Si ce mariage n'avait pas eu lieu, le MJ aurait imaginé le renversement de Hercule III par une autre maison (rivale) et le résultat aurait été dans les faits strictement le même, seule l'histoire contée ici aurait été différente mais probablement moins crédible.

Je suis fortement inquiet par les appétits savoyards. Victor-Amédée, non content d'avoir grignoté quelques territoires en Suisse s'en prend désormais à Modène, jusqu'où ira t-il?

Je suis désormais la nouvelle duchesse de Modène. J'ai décidé d'une baisse fiscale considérable car les modénans étaient accablés d'impôts sous le règne de mon frère. Rassurez vous le concernant, il a été exfiltré vers un pays étranger dont je tairai le nom dont le souverain m'a garanti qu'il sera bien traité mais assigné à résidence.

Le Saint-Siège, devant les manigances éhontées du Roi de Piémont-Sardaigne, qui ne respecte pas ses propres principes, puisque selon lui une politique hégémonique est dangereuse, a décidé de ne pas reconnaître Marie-Fortunée d'Este, comme duchesse de Modène.

Je demande immédiatement le retour d'Hercule III d'Este sur le trône modénan.

Calixte IV, Souverain Pontife.

Cher souverain pontife, je finis ma journée d'éducation veuillez me laisser au moins le temps de répondre... La nouvelle duchesse de Modène n'a aucun soucis à se faire car elle sait que je la reconnais.
Ne vous inquiétez pas cher voisin suisse, retournez avec vos amis catholiques et reniez votre héritage protestant. Basta!

Vous allez ravaler vos paroles Victor-Amédée! Je vous donne jusqu'en juillet 1776 pour ordonner à votre marionnette qui s'agite à Modène d'abdiquer et de rétablir Hercule sur le trône dont il a été spolié sans quoi mes troupes viendront vous tanner le cuir pour en faire des culottes de peau très appréciées dans nos montagnes...

Félicitations à Marie-Fortunée d'Este pour cette prise de pouvoir certes peu conventionnelle mais effiicace. Comme le disait si bien Machiavel, la fin justifie les moyens et il m'était devenu insupportable d'entendre ce vulgaire roquet de Hercule aboyer sous mes fenêtres pour faire du zèle auprès de son maître Charles IV.

Allons un peu de calme et Victor-Amédée cessez de provoquer les autres souverains si vous ne voulez pas de telles réactions. Nous sommes tous légitimement inquiets de vos ambitions, ma mère Joséphine en avait d'ailleurs fait les frais, il faut que tout cela cesse!

Tout comme mes alliés et moi mêmes sommes inquiets de vos prétentions. Nos points de vue sont légitimes. Modène allait devenir un vassal de Charles IV. Un état italien de plus sous la coupe de l'Espagne, non merci!

juin 1776 : Le duché de Modène est annexé au royaume de Piémont-Sardaigne par influence économique mais Marie-Fortunée d'Este garde le titre de duchesse de Modène. Ce dernier devient une province piémonto-sarde, enclavé entre cinq Etats : le duché de Mantoue (Autriche), le duché de Milan, le duché de Parme et de Plaisance (Espagne), la république de Gênes et les Etats Pontificaux. Sa capitale sera administrée par Benoît de Chablais-Bragance, époux de la duchesse de Modène.

Félicitations mon cher ami, la fortune sourit aux audacieux, et vous ne manquez pas d'audace, ce que j'apprécie grandement!