Le château des ducs de Würtemberg à MontbéliardMoyen-ÂgeLe comté de Montbéliard (en Allemand : Grafschaft Mömpelgard) est un comté féodal fondé en 1042 par l'empereur germanique Henri III, fils de Conrad II le Salique, à Montbéliard dans la province de Franche-Comté (royaume de France). À partir de 1495, il prit le nom de principauté de Montbéliard, les comtes de Montbéliard prenant le titre de ducs. En 1407, le mariage de la comtesse Henriette de Montfaucon avec Eberhard IV, comte de Wurtemberg, de la Maison de Wurtemberg, renforce le lien du pays de Montbéliard avec le Saint-Empire romain germanique.
Par ce mariage, l'héritage du comté de Montbéliard et ses dépendances s'ajoutait à celui du Wurtemberg qui comprenait des seigneuries en Alsace.
Le comté de Montbéliard n'était pas une vassalité wurtembergeoise ; celui-ci était son égal mais héréditairement attaché à celui du Wurtemberg par le mariage d'Henriette. De facto, il conserverait " tous ses droits, ses us et coutumes, ainsi que sa langue " comme il était de coutume dans le vaste Empire germanique (l'allemand n'a jamais été imposé à Montbéliard). En 1495, le comte de Wurtemberg et de Montbéliard Eberhard V de Wurtemberg fut élevé à la dignité de duc de Wurtemberg par l'empereur Maximilien Ier ; Montbéliard restait un comté, mais le duc y étant souverain, on appela désormais le comté Principauté de Montbéliard.
La fin du XVIIème siècle (1662-1699)Georges II de Wurtemberg monte sur le trône en 1662. Le pays de Montbéliard se reconstruit mais est déjà sous la menace française. En effet, la majeure partie de l'Alsace devient française en 1648, la Franche-Comté en 1674. La cité se retrouve ainsi enclavée à l'instar de la République de Mulhouse. La France occupe alors le comté de 1676 à 1698, Georges II s'enfuit à Bâle puis en Silésie avec toute sa famille.
Par l'article 11 du traité de paix signé à Nimègue, le 17 septembre 1678, l'Espagne cède le comté de Bourgogne, ou Franche-Comté, à la France.
Par un arrêt du 31 août 1680, le parlement de Besançon réunit le comté de Montbéliard à la France en le déclarant « être, mouvoir et dépendre de la souveraineté du comté de Bourgogne », c'est-à-dire « être fief mouvant du comté de Bourgogne », enjoignant au comte-duc Georges de Wurtemberg « d'en rendre les foi et hommage » au roi de France, Louis XIV, « comme comte de Bourgogne », sous peine de commise.
La France prend ses aises : le château est pillé ainsi que les archives, les revenus du comte sont saisis, la citadelle et les remparts sont détruits. De plus, les habitants doivent loger les soldats. Le traité de Ryswick (30 octobre 1697) entre la France et le Saint-Empire romain germanique permet la fin de l'occupation et le retour du comte. Georges II doit réinstaurer le luthéranisme mais à la suite d'une nouvelle occupation de la France en 1699, un curé royal est installé et l'église Saint-Maimbœuf (au château) devient catholique. Les seigneuries dépendantes (appelées aussi Quatre Terres) du comté de Montbéliard sont perdues et converties au catholicisme.
Les vingt dernières années (1699-1723)Léopold-Eberhard de Wurtemberg (1699-1723), fils unique de Georges II, combat Louis XIV tout comme l'avait fait son père défunt. Il se marie à Anne-Sabine Hedwiger, fille d'un capitaine qu'il connut au cours d'un séjour en Silésie. Durant son règne, Léopold-Eberhard s'est surtout distingué par son goût du lucre et par ses mœurs déplacées (on lui comptait quatre maîtresses avec qui il eut de nombreux enfants illégitimes). Toutefois, il sut relancer l'économie montbéliardaise en faisant venir des paysans alsaciens et des anabaptistes. Léopold-Eberhard entre en conflit avec les bourgeois en 1704 en raison de la multiplication des taxes qu'il décrète et son ingérence dans les prérogatives du Magistrat (Conseil de ville). . Le prince meurt à l'âge de 53 ans sans héritier légitime et sans prospérité. Après ses obsèques, les habitants du pays eurent le sentiment que le plus calamiteux des règnes qu'ils eussent connus venait de prendre fin.
L'héritage (1723)En l'absence d"héritiers directs et légitimes, c'est le duc de Würtemberg Eberhard X qui hérite du Comté de Montbéliard. Selon certains, la France qui défendait les intérêts de Georges-Léopold de Sponeck, un bâtard de Léopold-Eberhard, aurait vainement tenté d'enrayer la succession de Eberhard-Louis de Wurtemberg. Avec le décès du prince Léopold-Eberhard (1723), il n'y a plus de princes-résidents à Montbéliard. Eberhard X de Wurtemberg devra donc conduire depuis Stuttgart son règne par l'intermédiaire de son conseil de Régence.
Le 18 juillet 1723, Eberhard X succède donc à Léopold-Eberhard de Wurtemberg comme comte de Montbéliard. Le Magistrat urbain se félicite de cette venue et s'efforce de donner la meilleure image de la cité à l'égard du souverain. C'est aussi l'occasion pour le Magistrat (Corps municipal) de pouvoir faire part au prince de ses préoccupations, et d'obtenir son soutien et diverses libéralités. Le duc Eberhard-Louis séjourne six semaines à Montbéliard ; le 2 août, il reçoit officiellement le serment de fidélité des habitants et celui des campagnes environnantes par le biais de leurs représentants. Il met à profit son séjour pour se faire présenter les comptes détaillés de la situation du pays, et nomme le comte de Grävenitz gouverneur de la Principauté.